Flashback, salon de Genève 2015. Nous faisons la rencontre d’une 208 à l’évocation sportive par de petites touches rouges suggestives. Nom de code, GT Line, tout comme cette 308 que nous aurons à l’essai en avril de la même année. Avec des motorisations plus sobres et plus accessibles pour un usage quotidien maîtrisé, le placement nous plaît. Pour compléter notre premier contact statique, nous sommes partis vérifier sur le terrain ce que la voiture avait à nous proposer. En route !

J +1 : rencontre du nouveau type

Adoptant l’esthétique d’une 208 phase 2, on retrouve les éléments communs comme les feux à LED à l’avant et à l’arrière, ainsi que les signatures lumineuses travaillées : l’effet haut de gamme se ressent de suite et confère à notre GT Line une allure typique.

Notre modèle d’essai est basé sur une structure 3 portes où la teinte rouge rubi souligne les galbes travaillés : les hanches sont sculptées et ceinturent l’arrière au niveau du feu. Les portes présentent une forme de crosse qui évoquent le retrait de matière et allègent la structure. Discret, la ligne de chrome soulevant le dessin des vitres se termine dans une goutte chromée qui n’est pas sans rappeler nos 205 GTi.

La face avant arbore une grande bouche où viennent se loger des lamelles rouges dans la calandre : l’évocation sport fonctionne, et est parachevée par une canule d’échappement à l’arrière. Cette deuxième monture de 208 reprend la combinaison gagnante de la première version en lui apportant une meilleure finition, et une nouvelle déclinaison aux airs de GT : une GTi déséquipée en somme, mais loin d’être grêvée d’une personnalité propre, de son propre tempérament.

J +2 : de Paris à Miami, via Angers

Notre rouge verra les routes défiler sous ses roues. De Paris à Miami, il n’y a qu’un pas, que l’on franchit le long de la Loire aux environs d’Angers. Dimitri nous attend, avec sa belle GTi 130 chevaux dans sa très seyante livrée bleue Miami de 1990. Forumeur sur GTiPowers, on lui doit aussi l’administration de la région pour l’organisation d’événements réunissant les passionnés de 205, 309 GTi et dérivés.

Les passants s’interrogent sur ses deux modèles qui se font face sans jamais se faire de l’ombre. “C’est une nouvelle voiture ? Je préfère l’ancienne”. “Moi, la nouvelle me plaît !”, etc… 205 sait que sa place dans le garage n’est pas convoitée, et pour cause : chacune aurait son usage bien particulier. Il faut dire qu’elle a du charisme avec sa calandre rouge et ses badges spécifiques. Celle de Dimitri rappelle les souvenirs des plus âgés, qui ont connu les 205 GTi livrées neuves chez les concessionnaires.

J +3 : Un intérieur ouvert sur l’extérieur

On roule, on roule… Alors on a le temps d’apprécier quand on roule tout le reste de l’année en 205. Pas de bruit de plastiques qui craquent, un confort avec une climatisation et… un toit vitré panoramique qui apporte luminosité et espace. Alors oui, elle n’a pas l’âme d’une ancienne : mais ce n’est pas sa vocation. Elle est plutôt évocation sportive rapportée à sa soeur 208 GTi, qui elle même hérite de la tradition et de l’esprit GTi : alors forcément, la parenté est diluée. Elle nous rappellera sa filiation sur les sièges à motifs tellement proches de l’intérieur Biarritz de l’époque, ou par ses surpiqûres rouges parsemées sur le petit volant cuir, le soufflet de levier de vitesse, les ceintures de sécurité, etc.

On n’oubliera pas le combiné d’instrumentation placé au-dessus du petit volant : il apporte lisibilité et visibilité, bienvenue sur un tracé méconnu où l’on garde un oeil sur les limitations de vitesses et les indications déportées du GPS, ce même équipement commandé par l’écran tactile coiffant la planche de bord en plastique thermogainé.

J +4 : De l’océan au Cognac

Quittant La Rochelle pour descendre plus au Sud, c’est un paysage sans montagnes qui s’offre à nous. Loin du relief accidenté de l’Est de la France (notamment les Vosges, théâtre de sorties où les 205 GTi vivent au rythme des cols), c’est un profil relativement plat qui s’offre à nous. Peu importe, les lacets s’enchaînent et montrent combien la 208 GT Line est vive : montées en Michelin Pilot Exalto 2 205/45 R 17 V, les jantes 17 pouces encaissent les irrégularités et, combinées aux réglages d’amortissement, offrent un bon compromis entre raideur typée sport et confort.

Le châssis encaisse le mouvement du train avant, précis, transmettant de bonnes informations au petit volant compact. Celui-ci démontre son utilité : les griffes de notre Lionne ne sont peut-être pas aussi acérées que sur une version badgée By Peugeot Sport, mais on se régale en sécurité : l’ESP n’est pas entièrement déconnectable, les freins répondent et sont endurants. La 208 trace une belle line sur son parcours et témoigne de l’excellent travail réalisé par Peugeot sur sa petite compacte. Les semi-baquets maintiennent bien et nous porteront : l’océan est loin désormais, c’est au tour des vignobles d’envahir le paysage qui se voit traversé par un rouge rubi pouvant s’accorder d’un petit verre de Cognac au teint ambré.

J +5 : de Cognac à la Banquise

Eprouvant ? Non. Parce qu’on aime bien ce nouveau contact avec une voiture au gabarit maîtrisé comme l’est notre 205. Sur le même créneau des 200, on remarque les évolutions de confort, les choix apportés sur les matériaux et le pas de géant fait autour des solutions connectées. Connecté au Bluetooth, le smartphone se met en branle lorsque Sirann Lee me contacte. Jeune passionné mordu par la culture automobile, propriétaire d’une rare Mitsubishi Colt 1400 GLX de 1984, ainsi qu’une 205 GTi blanc banquise de 1987 mue par un bloc 1.6, (comme notre 208, à une différence près, mais on garde le meilleur pour la fin), il est disponible pour une virée dans le paysage Charentais.

Toutes deux dynamiques, mais l’une aura davantage le côté hurleur que l’autre, avec son échappement libéré de tout catalyseur et parée d’une caisse plus légère, dépourvue des solutions de confort et de sécurité.

J +6 : Un petit moulin au grand cœur, II

De notre moteur, on n’a trop rien dit. Et pour cause, on garde le mystère. Si l’on a parlé d’un bloc 1.6, on n’a pas dit de quelle couleur était le pistolet à carburant.

Jaune.

Notre GT Line est animée par un 1.6 Blue HDi (bleu, jaune, rouge rubi, orange cognac, que de couleurs, auxquelles on peut ajouter le bleu du ciel ou le gris des nuages qui nous ont suivi sur les routes) totalisant une puissance modeste de 100 chevaux, transmise aux roues par le biais d’une boite mécanique à 5 rapports.

Notre voiture se veut dynamique tout en proposant des motorisations moins onéreuses à assurer ou à rouler. Avec une consommation moyenne de 4.5l/100km en éco conduite et 5l/100km en utilisation mixte, on obtient une voiture plaisante à conduire tout en épargnant le compte en banque.

Avec ses rapports longs, il faudra monter le régime moteur pour trouver des relances correctes : on obtient alors un tempérament moteur double, avec en bas un mode creux idéal pour rouler tranquillement et, plus haut dans les tours, un moteur plus généreux et apte à de beaux dépassements malgré ses 100 chevaux.

J+7 : Journée bilan

On s’attache vite à cette voiture dynamique et joueuse, tout en étant polyvalente et volontaire. Se différenciant du reste de la gamme, elle saura trouver preneur auprès de propriétaires désireux de se démarquer d’autres automobilistes. Avec ses badges, ses jantes 17 pouces au traitement bicolore réhaussé d’inserts rouges, on réalise qu’elle attire subtilement le regard dans les petits villages que l’on traverse. Arpentant d’étroites rues pavées où l’ombre de la 208 se dessine sur les pierres blanches typiques des habitations de l’Ouest, les passants nous regardent évoluer avec notre petite rouge qui ne manque pas de look. Il lui manque pas grand chose d’ailleurs : entre le park assist, l’active city break (utile pour les freinages d’urgence à vitesse réduite) et les autres aides à la conduite, 208 GT Line propose des équipements haut de gamme dans un gabarit contenu. Ce même gabarit accueille un typage dynamique bienvenu dans un segment où certains cherchent à se différencier plutôt que d’opter pour une motorisation puissante. Coup de coeur pour un petit moulin qui ne manque pas, lui aussi, de charisme appuyant sa sobriété sur un moteur diesel et sur un look chic sans être vulgaire ou trop voyant.

En résumé

Notre roadtrip a démontré les capacités polyvalentes de notre 208, relevant alors des consommations honorables :

5.9l/100km en conduite saccadée ;

5.2l/100km sur autoroute ;

4.4l/100km sur route nationale ;

5.5l/100km en conduire sportive ;

4.2l/100km en éco-conduite.

[box_success]Avec ses touches personnelles et originales, 208 GT Line est une parfaite synthèse entre dynamisme et confort, et saura satisfaire l’amateur qui n’avait pas encore de réponses concrètes à ses envies d’une voiture distinguée et dynamique… puis, pourquoi pas, franchir le pas plus tard pour une 208 GTi ![/box_success]

[box_error]On regrettera l’absence d’un becquet qui aurait pu donner une allure davantage sportive sans impacter sur le prix.[/box_error]

[box_info]Retrouvez notre essai 208 GT Line sur Peugeot News, avec d’autres photos, d’autres infos…[/box_info]

Nous tenons, je tiens, à remercier Peugeot pour leur confiance et le prêt de cette 208 qui a ravi les passionnés croisés ainsi que son pilote. Merci à tous les acteurs présents de près ou de loin pour cette épopée unique, ce voyage aussi plaisant que dépaysant à bord d’une voiture au petit moulin certes, mais au grand cœur…